Compotée salée de Zwatchka et menus propos culinaires
Une chaise en plastique blanc, un papier peint rayé un peu fané, des magazines féminins hors d'âge, quelques enfants qui piaillent gaiement.
Et un joli dialogue, saisi au vol dans la salle d'attente
- Quand j'ai mal au ventre, je prends des gélules de morue.
- Ah?
- Et de l'huile de requin. Non, euh...
- Huile de raie ?
- Non, attends...
- Huile de ricin ?
- Non, je sais plus, y a du poisson dedans, des oméga 3.
- En tout cas, quand on a mal au ventre, on a toujours faim. Et plus on mange, plus on a mal au ventre.
Dans cette salle d'attente, une jeune fille mal réveillée a eu beaucoup de peine à dissimuler un sourire, derrière un article compliqué d'économie monétaire. Dont elle n'a pas lu une ligne.
Une compotée de zwatchka -en alsacien dans le texte- salée, qui ne donne pas mal au ventre (non plus)
Une recette toute simple, quelques dés de quetsches revenus dans de l'huile d'olive, salés, poivrés, clou-de-girofle-et-noix-de-muscadés. Un trait de vinaigre de vin (un schluck, dirait ma grand-mère) ou mieux de vin rouge. Je ne les ai pas pelées, par flemme, et parce que je n'avais pas l'intention d'obtenir une purée homogène.
Le plus dur est de trouver l'accompagnement de l'accompagnement, un truc qui tienne la route. Pour les moins végétariens : un peu de viande blanche farinée grillée, et quelques pommes de terre (une variante de la recette : faire sauter la viande et ajouter les quetsches dans la poële). Un bol de riz fait l'affaire aussi, ou une purée de pomme de terre, que l'on peut mélanger aux quetsches.