Une course contre les montres de Dali
Une poule sur un mur
qui picore du pain dur
Picoti picota
lève la queue et puis s'en va
La saveur d'une aile amoureusement repliée contre le corps gracieux d'une poulette coquette ou d'un vaillant poulet est en passe d'extinction. Finies les basse-cours piaillantes et joyeuses, les corvées de grains de la pauvre Cendrillon, les poules idiotes et peureuses courant en tout sens dans une herbe haute et fraîche, les œufs parfumés et crottés arrivant au petit bonheur la chance.
Les pauvres volatiles sont passés d'une vie paisible entourés de pépillants poussins, grassouillets et mignons
à l'enfer de l'industrie agro-alimentaire, du rendement et du fer, de l'antibiotique et du stress.
Les poulets ont perdu la saveur de la terre et du vent parfois violent, des grains longuement broyés dans un gésier puissant, des courses folles pour échapper aux enfants malicieux. Le goût de la liberté. Il n'est pas question d'eux dans cette recette, les pauvres. Il n'est pas question d'hiver, non plus, puisqu'on ne peut rien faire contre le temps qui passe. Juste une envie d'ailleurs.
Quelques ailes de poulet (fermier) aux accents d'Italie
Pour deux personnes
Dans une sauteuse, faire dorer sur la peau 4 ailes de poulet (fermier).
Ajouter une cuillère d'huile d'olive, deux oignons moyens émincés, 2 ou 3 gousses d'ail, une branche de céleri émincée, un quart de citron confit détaillé finement. Laisser cuire, mouiller presque à hauteur avec un verre de vin blanc sec et de l'eau. Ajouter 4 tomates séchées en lamelles (je les rince avant, pour les dessaler un peu), les feuilles de quelques branches de persil plat, une feuille de laurier. Laisser mijoter au bas mot 40 minutes à feu doux.
Servir parsemé d'une poignée de pignons grillés, accompagner d'une purée de pommes de terre à l'huile d'olive ou d'une polenta crémeuse au parmesan.