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Greshka & Camille
21 décembre 2011

Le whisky de Roman Polanski, et les écureuils de Hyde Park en filigrane

Il a vieilli - des ombres au visage, barbe de quelques jours. C'est lui désormais qui vit des aventures ponctuées de "jollygood", de plus triviaux "you know", et des fameux "aïe aow ariou" mâtinés d'intonations cosmopolites dans les couloirs de sa résidence étudiante. Il cultive un accent posh et d'improbables expressions, froncera les sourcils de ma prononciation trop américaine (comprenez, il y a un monde entre "London" bouche en coeur et "London" mâchoire tombante).

Une nouvelle histoire commencera par une pinte de bière très fraîche dans un bistroquet quelconque donc authentique, étudiants avachis dans un canapé en cuir merveilleusement mou, contemplant de bedonnants buveurs dont les conversations nous plongeront dans une perplexité pour le moins candide (à moins que la Foster's ne fasse déjà effet). Programme du lendemain vaguement esquissé, ponctué de considérations météorologiques : tout dépendra, donc.

Le samedi, il s'agira de manger un des meilleurs hamburgers de Londres*, de trancher l'épineuse question de la qualité de Jamie Oliver**, de supporter jusqu'au bout les sept étages de la Tate Modern en se promettant de voir les films d'Harrison & Wood, d'acheter des Christmas Ornaments kitschs sans l'être trop***, de bouder Camden Town et de se promener en frissonnant dans le délicieux London Zoo.

* L'un des meilleurs hamburgers de Londres, donc, le Haché Duck burger, poitrine de canard grillée, oignons de printemps, concombre et sauce hoi sin au bord de Camden Town.

6461664877_9d46139916_oHaché - London

** Question désormais tranchée. Une carte du Fifteen exclusivement italienne. Le pain servi en guise d'amuse-bouche avec un petit bol d'huile d'olive nous a beaucoup plu, le jeu consistant à imbiber le pain d'huile sans en verser une goutte sur la table. Le crabe du Devonshire servi en entrée avec une roquette sauvage, de la puntarelle et un trait de citron amalfitain était intéressant, quoique trop monotone en texture. Malheureusement, l'assiette de gnocchis au ragoût de sanglier braisé, servi avec des châtaignes et de la pangrattato (la fameuse chapelure épicée de Jamie) nous a plongés dans un abîme de mécontentement (pour vous dire, un plat que nous aurions boudé en cantine) : aucune variation de texture (une mâche d'un ennui absolument mortel), un accompagnement épais et un peu fade, très peu de subtilité et des couleurs pour le moins ternes (une monochromie beige pas très appétissante). Immense déception, malgré le Chianti bien choisi, malgré le personnel aux petits soins, l'ambiance feutrée.

 6461672081_c14f9ff850_oLe super pain du Fifteen

6461673609_1fc239463c_oDevonshire Crab, Wild Rocket, Puntarelle and Amalfi Lemon

6461670967_a345056f3a_oHerb and Potato Gnocchis, Boar Ragu, Chestnut and Pangrattato

*** Impossible. Dans le fameux magasin judicieusement intitulé "Christmas Shop", toutes les filles se promenaient avec des guirlandes pailletées d'un goût douteux, des petits personnages de Noël effroyablement souriants, des oiseaux dorés aux plumes invraisemblables. Trésor que des compagnons prévoyants s'empressaient de remettre discrètement en rayon. J'ai eu le droit d'investir dans un magnifique cheval en bois, rouge à paillettes dorées, un peu ennuyée d'être stéréotypique.

6461672937_70fb7466f7_o

Le dimanche, nous traverserons le délicat Hyde Park, découvrirons l'exquise cafétéria du V&A* grâce à l'excellent London Menu, traverserons le musée rapidement avant de nous découvrir des envies de polyhèdres semi-réguliers, de bouteilles de Klein et autres bizarreries du Science Museum, dans lequel j'apprendrai grâce à un quizz en sept questions que mon cerveau est plutôt féminin** et que mon altruisme est ordinaire.

* Au V&A, on peut se servir sur de petits stands, et la fish pie est généreuse (parmi les poissons qui la composent, je n'ai reconnu que le haddock et le cabillaud, mais il y en a deux autres) et drôle avec sa feuille de laurier fièrement dressée, les salades un peu trop copieuses, l'ambiance familiale. Parfait pour un déjeuner sur le pouce avec un ami cher.

DSC_0044_2Blurred Fish Pie at V&A

** (sic)

****

Autres petits plaisirs de la semaine :

DSC_0006Zimsterne and Statistics (merci M.)

DSC_0005Jambon rôti, Mozzarella fraîche et Aubergines fondantes à l'Oenosteria,
G. et moi devrions revenir pour acheter de la porchetta. 

- la découverte que Roman Polanski et moi apprécions la même distillerie (sisi, regardez bien Carnage).

- une conversation importante sur les mérites respectifs du Grand Tasting et du Salon des Vignerons Indépendants avec le caviste de l'excellent 5e cru, où l'on trouve du Triple Zéro de Jacky Blot (avis aux amateurs).

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Commentaires
C
Mingou, je rejoins Cécile et Gracianne : c'est le genre de promesse que je suis très capable de retenir :)<br /> <br /> <br /> <br /> Gracianne, tu crois qu'on pourrait avoir un cours de cuisine sur le sujet (par Papa Mingou?) (je rêve)<br /> <br /> <br /> <br /> Cécile, profite bien de sa liberté :) (et dis nous quand tu passes à Paris!)
C
Gracianne, je vois seulement ton commentaire, alors on est toutes d'accord là-dessus. <br /> Les enfants ont certes un goût de l'esthétisme qui leur appartient, néanmoins beaucoup, en réponse aux codes de notre société et à l'éducation qui leur est donnée, accordent de plus en plus d'importance aux phénomènes de mode vestimentaires et au mimétisme.
C
Vous avez toutes les deux parfaitement raison, E. a déjà une belle personnalité et semble épanouie et c'est l'essentiel (rassurez-vous, de ce point-là je ne doute absolument pas). Je suis même impressionnée par le fait qu'elle ne copie ni ne recherche ce qu'ont les autres, elle ne connaît aucune marque de vêtements et n'a jamais réclamé quelque accessoire que ce soit. A notre époque et pour avoir bcp travaillé avec des enfants de cet âge, j'ai conscience que c'est assez inhabituel, dans nos sociétés en tous cas. Mais je reconnais que parfois, je frôle l'arrêt cardiaque en voyant sa dégaine;-)<br /> Sache, Mingou, que si je pouvais me téléporter à Paris, j'accepterais avec une joie immense de manger chez ton papa, en heureuse compagnie qui plus est. Un jour peut-être?<br /> Joyeuses fêtes à toutes!
G
Ouh la, faut pas dire ca Mingou, ca me donne faim rien que d'y penser. Ca fait des annees que je tourne autour de cette recette la, peur de me planter, et puis c'est du boulot, il faut faire les crepes et tout. Mais bon, j'avais deja fait un canard croustillant du Sichuan une fois, avec les buns a la vapeur, c'est du boulot mais le resultat etait a la hauteur.<br /> <br /> Pour tout vous dire, je crois que la plupart des enfants n'ont absolument aucun souci de l'esthetique. Cecile, tu verrais comment ma fille s'habille, le melange de couleurs, hum. Mais elle est adorable, le reste a peu d'importance finalement.<br /> <br /> P.S. les enfants sont en vacances chez leurs grands-parents, j'en ai profite pour refaire le sapin. Je ne sais meme pas s'ils verront la difference mais moi je me sens mieux ;)
M
Cécile : Sais-tu qu'il m'arrive encore aujourd'hui de rêver que j'ai un contrôle de maths (ou de physique) et que je n'ai pas révisé ? Les traumatismes ont la peau dure.<br /> Ta fille me paraît très équilibrée et épanouie telle qu'elle est. C'est le plus important, non ? Et Camille a raison, un enfant qui affirme sa personnalité, c'est plutôt chouette.<br /> <br /> Gracianne : J'adore comment tu enguirlandes tes enfants, c'est très drôle :-)<br /> <br /> Je vous inviterais bien toutes les trois à venir manger un beijing kaoya chez mon papa :-)
Greshka & Camille
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