Le syndrome du labrador - des bols suédois - une bûche de Noël
Chère G.,
Bien sûr, le labrador, c'est effrayant. De grands yeux noirs sans perplexité aucune, infiniment confiants par habitude. La truffe immense, toujours humide, rassurante. L'être fidèle par défaut, familier d'un foyer de papier glacé. Décor sinistre, l'absence de bonheur. Enfin, labrador, c'est un concept. C'est tout aussi bien Lassie chien fidèle, que l'ambiance d'un Conte de Noël (oui, un Desplechin après 2000).
Bien sûr, contre ce cauchemar, on s'éprend de tout ce qu'on croit être un affranchissement des contraintes. La vraie vie, celle des romans et de l'ivresse contenue dans les nuits londoniennes. Ne s'apercevoir de la ville qu'avec une tirade de George Bernard Shaw. "- How about La Recherche ?". Aimer Proust, pour ne jamais être totalement égaré. (Snobs de tous les pays, unissez-vous).
Ou alors, on remplit sa cuisine de bols colorés (histoire de dire flûte au temps qui passe). Dessinés par l'oncle d'une princesse que j'aurais aimée différente. (peut-être attendais-je ces photographies coloriées, bouche rouge et yeux trop bleus, de gros grains donnant aux visages de curieux reliefs et une impression d'autrefois - comme on peut être sensible aux détails). Margrethe existe toujours, en fait.
Chez Gabrielle, c'est un bol voyageur (pas de lien vers un blog, à regret)
Ceux-ci habitent chez Claire, "testeuse de choc des recettes de Loukoum°°° " (dixit Mingou) & de celles de Mingou
Vous reconnaîtrez aisément l'heureuse propriétaire de ceux-ci grâce aux petits carreaux de la cuisine.
De celui-là, parce que ses assiettes sont assorties aux bols.
De ce ceux-là, enfin, parce que la photo est floue. Ma grande spécialité.
Des gnocchis de vitelotte, du coup, prennent une couleur détonante.
Ou bien on peut inviter des amis, à manger une bûche de Noël, mais au moment de l'Epiphanie. (l'essentiel étant, vous l'avez compris, de faire des photos floues).
Une bûche au chocolat et crème citron-clemenvilla-pamplemousse, saupoudrée de grué de cacao.
inspirée par la base de Loukoum (citron-macha)
Pour 7-8 personnes:
Préparer le curd citron-clemenvilla-pamplemousse : j'ai suivi la recette de Loukoum à la lettre, remplaçant les 4 citrons par un citron, deux clemenvillas et un pamplemousse. (biologiques, parce qu'on prélève les zestes).
Pour 450 gr de curd. Laver les agrumes, prélever les zestes. Dans une casserole à fond épais, délayer dans le jus des agrumes une càs de Maïzena, ajouter les zestes et 150 gr de sucre. Remuer au fouet à feu doux. Ajouter 3 oeufs battus en omelette, augmenter le feu et remuer jusqu'à ce que ça épaississe. Le curd se conserve au réfrigérateur.
Pour préparer la génoise :
3 oeufs (blancs et jaunes séparés), 90 gr de sucre, 90 gr de farine, 3 c.c de chocolat en poudre de bonne qualité, 1 pincée de sel.
Préchauffer le four à 180°C. Faire blanchir les jaunes avec le sucre, ajouter la farine et le chocolat (le mélange est très épais, c'est normal). Battre les blancs en neige avec la pincée de sel, les incorporer à l'appareil en plusieurs fois. (moi aussi, j'ai un peu cassé les blancs au début, l'incorporation dans les règles de l'art était tout bonnement impossible). Bien étaler sur une plaque couverte de papier sulfurisé (plus pratique). Cuire 12 minutes.
Pour savoir comment enrouler la bûche à la sortie du four (et ajouter la crème à la bûche) , suivre cette vidéo, très pratique.
Pendant la cuisson de la génoise, préparer la crème. (j'ai mis moins de beurre, en fait - d'où une consistance moins solide de la crème) Fouetter 85 gr de beurre jusqu'à ce qu'il blanchisse, ajouter 350 gr de curd.
La bûche attend très gentiment les invités dans le réfrigérateur, ce qui est assez pratique. saupoudrer au dernier moment de sucre glace et de grué de cacao.
Nous choisîmes un Carignan. C'était une bonne idée (Rimage ou Porto Blanc de bon aloi aussi).